Le mercredi 25 février 2009, a eu lieu dans la Salle de cérémonie de la Mairie de Pô, l’atelier de capitalisation du Projet Initiative Régionale Environnement Mondial et Lutte Contre la Désertification (IREM/LCD).
Le projet IREM/LCD, conduit par NATURAMA, s’est exécuté sur deux ans dans 10 villages riverains du Parc National Kaboré Tambi. Ce projet avait pour objectif la réduction de la pression sur le parc. Pour atteindre cet objectif global, un certain nombre d’activités a été mis en œuvre pour élever le niveau de consciences des populations, renforcer leurs capacités afin d’améliorer leurs conditions de vie. On peut citer des séances des rencontres d’échanges, des formations en apiculture, en construction de fenils et de fosses fumières, des activités génératrices de revenus par la promotion des produits forestiers non ligneux comme le soumbala,…
Dans son allocution d’ouverture des travaux, le Secrétaire Général de la Province du Nahouri, Monsieur Sayouba Sawadogo, a exhorté les uns et les autres à s’exprimer sans réserve afin que les acquis et les insuffisances du projet soient relevés.
Au titre des réalisations, on note :le renforcement des capacités de 200 producteurs en techniques de régénération naturelle assistée (RNA) et la mise en application a permis de couvrir 406 hectares avec une moyenne de 70 individus épargnés par hectare, soit environ 28 420 pieds de 20 espèces. 329 producteurs dont 150 femmes ont été appuyés dans leurs initiatives de reboisement. 100 producteurs ont reçu une formation et du matériel pour la production de la fumure organique. Un total de 1426 charretées de fumure a été produit. La réalisation de 20 fenils a permis de produire et stocker environ 745 bottes de 2 à 10 kg. 30 apiculteurs ont été formés et équipés en matériel moderne de production de miel. 150 femmes ont reçu un appui en matériel (seaux, marmites, cuvette et un fonds de base de 20000F CFA/femmes) pour la production du soumbala.
Mme Delphine Ouédraogo, Secrétaire Permanent du Comité National du CILSS, a dirigé les travaux. A l’issu des travaux, on retient que les échanges ont porté sur la nécessité de réexaminer les périodes d’exécution (planification concertée), d’intensifier le suivi-terrain (à travers les services techniques), de recycler les producteurs pour une maîtrise des techniques enseignées, d’élargir l’appui à d’autres bénéficiaires, d’éviter les formations en saison hivernale, de couvrir tous les villages du PNKT (à défaut répliquer dans les villages non touchés), de réduire au maximum les distances de transports des plants (pépinières locales), d’alphabétiser les femmes, de valoriser la main d’œuvre locale, de trouver des stratégies d’écoulement des produits (soumbala, miel) et enfin de veiller à la remontée de l’information.
Commencée à 09h00, l’atelier qui, a réuni une quarantaine de participants, a pris fin à 15h30.
Interview de quelques participants
Mme Delphine Ouédraogo, secrétaire Permanant du CONACILSS : « ce projet a permis aux producteurs de développer leurs activités et d’augmenter leurs revenus. Comme insuffisance, au niveau des femmes, il faut dire qu’elles n’ont pas encore intégré la notion d’entraide et n’ont pas de stratégie de pérennisation des acquis. Au niveau des hommes, ils n’ont pas compris que c’est un appui car ils ont trop de doléances. NATURAMA doit mieux expliquer la philosophie de départ du projet. Les hommes doivent aussi veuillez à l’entretien des fosses fumières et songer au remplacement des ruches. Il faut mettre beaucoup d’effort pour les fenils car le fourrage peut être exporté. Enfin, les bénéficiaires doivent procéder au partage du savoir-faire afin que les acquis des formations puissent profite au plus grand nombre. »
Mr Paul Djiguemdé, Directeur Régional de l’Environnement et du Cadre de Vie du Centre-Sud : « Ce projet a permis de donner des informations par rapport aux reboisements et à la Régénération Naturelle Assistée (RNA) ; ce qui a permis de toucher la sensibilité des populations qui ont eu un changement de comportement au niveau des villages. La RNA était inconnue alors qu’elle permet de protéger l’écosystème. Les populations produisent elles –mêmes les plants et les mettent ensuite en terre. Comme insuffisance, on a par exemple au niveau de l’apiculture le non remboursement pour le matériel ce qui pose le problème de pérennisation. Pour les fenils, beaucoup étaient défaillants. Par rapport aux reboisements, les populations ont privilégié les récoltes au détriment des plants mis en terre. Les fosses fumières sont sous exploitées, les populations auraient pu utiliser leurs temps libres pour les remplir. La suite à donner est qu’il faut conscientiser les populations afin qu’elles sachent que le reste est entre leurs mains. Il serait bien qu’elles puissent s’organiser en groupements afin de pouvoir profiter de microcrédits internes. Le bilan du projet est positif car il y a une baisse de la pression sur le parc au niveau des femmes par l’abandon de mauvaises techniques de récolte des produits forestiers non ligneux et au niveau des apiculteurs ».